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Dr. Ali Rastbeen

La Déclaration universelle des droits de l'homme est adoptée par les Nations unies au lendemain de la seconde guerre mondiale, le 10 décembre 1948, elle a été suivie de plus de 70 traités internationaux, dont les importants pactes internationaux de 1966, celui relatif aux droits civils et politiques et celui relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.

Cette aspiration à une justice internationale efficace a donné naissance à la Cour pénale internationale de la Haye, aux conventions internationales du travail, pour la protection des minorités nationales, des réfugiés et des apatrides.

Mais avec la Charte des Nations unies, ce sont les « Droits de l’homme et les libertés fondamentales pour tous » qui sont consacrés en tant que tels.

Non seulement la Charte « internationalise » les Droits de l’homme qui cessent de relever du « domaine réservé » de l’État, mais elle en fait un des principes de base du nouvel ordre public international.

L'internationalisation des droits de l'homme, assortie d'outils juridictionnels à même de faire respecter les textes, progresse à petits pas. 

L'Europe est un exemple intéressant et encourageant de protection supranationale des droits de l'homme. Elle a su créer la première juridiction supra-étatique au monde, en se dotant de la Cour européenne des droits de l'homme basée ici à Strasbourg.

L’Europe a réussi, d'abord dans la confrontation avec les États de l'ancien bloc de l'Est, et puis par des développements au sein du Conseil de l'Europe, à assurer ce qui est la marque véritable des droits de l’Homme.

A cet égard l'Europe est la région la plus avancée du monde, qui bénéficie d'un cadre juridique solide, d'institutions et de garanties juridictionnelles.

Le plein respect des droits de l’homme, tels que les définissent la Déclaration universelle des droits de l’homme ainsi que les Pactes et la Déclaration de1993 de Vienne, en constitue le fondement.

La promotion de ces droits ainsi que le respect des différences et de la liberté d’expression et d’opinion sont des préalables indispensables.

Il ne peut y avoir de démocratie sans un système juridictionnel indépendant et sans des institutions qui garantissent la liberté d’expression et l’existence de médias libres.

Mais une vraie démocratie ne saurait se limiter à ce seul cadre institutionnel. Elle doit aussi s’incarner dans une culture, un état d’esprit favorisant la tolérance, le respect de l’autre, ainsi que le pluralisme, l’équilibre, le dialogue entre les forces constitutives d’une société.

Par contre, pour ce qui est des sanctions économiques, une évaluation stricte de leurs conséquences s’impose.

Il est nécessaire d’abord de rappeler que ces sanctions, telles que les prévoient la Charte des Nations unies, n’ont pas vocation à être punitives, mais à provoquer le retour au respect des règles du droit international.

Force est de constater qu’elles arrivent rarement à atteindre leur cible et qu’elles pèsent surtout sur les populations les plus pauvres et les plus vulnérables.

Non seulement les Nations unies ont pour mission de faire respecter les buts et les principes de la Charte, mais qu’elles sont, aussi, l’une des principales sources de l’élaboration des normes juridiques internationales et qu’elles doivent, à ce titre, être les garantes du respect de la primauté du droit à l’échelle mondiale.

Toutefois, force est de reconnaître que les relations internationales souffrent d’un déficit démocratique et qu’elles sont, avant tout, régies par des rapports de force.

Il paraît en effet difficile de parler aujourd’hui de démocratie internationale, alors que l’influence qu’un État peut exercer sur les prises de décisions communes dépend étroitement de sa puissance économique et militaire, et de sa volonté politique.

Outre les obstacles d’ordre économique et social, la démocratie se heurte aux fanatismes religieux, au racisme et à la xénophobie.

La mondialisation a eu comme effets, notamment, de susciter des phénomènes de repli identitaire, qui se traduisent souvent par une montée en puissance des extrémismes ethniques, nationaux ou religieux, alimentés par les frustrations politiques et économiques, tant individuelles que collectives.

 L’Europe doit résister à la provocation et à la mobilisation des groupes saboteurs des localités et des régions tels que l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, la Syrie et le Yémen qui donne naissance aux chefs de guerres, aux Talibans, à Al-Qaïda et à l’Etat Islamique.

Mais l’intervention dans les affaires intérieures des Etats sous couvert de l’extension de la démocratie, n’a donné naissance qu’à des crises et des conflits, sans pour autant remédier à la question de la démocratie.  

L’Europe doit s’interroger : par qui sont guidés ceux qui bombardent les Yéménites, fournissent les armes et l’idéologie aux terroristes de Daesh, d’Al-Qaïda et autres qui détruisent l’Afghanistan, l’Irak, la Lybie, la Syrie et le Yémen?

Pourquoi le silence de l’Europe porteur des valeurs des droits de l’homme, de la démocratie et de l’égalité entre les hommes et les femmes, favorise l’Arabie Saoudite où on décapite au sabre, viole le droit international, décide d’envahir, de bombarder et d’isoler le Yémen pour bafouer son intégrité culturelle et morale et assassiner des journalistes et estropier des enfants et des civils, en détruisant hôpitaux, écoles, et commerces ?

Mesdames Messieurs, les droits de l’Homme sont au fondement de l’union européene et de leur politique étrangère.

Droits inaliénables de tous les êtres humains, quels que soient leur nationalité, sexe, origine ethnique, couleur, religion, langue, l’Europe promeut le caractère universel et indissociable des droits de l’Homme ainsi la protection et le respect des minorités.

Il est urgent pour l’Europe et ses institutions d’apporter un soutien clair à un processus de retour à la paix et la reprise de l’ordre légal et civil au Yémen.

Le Parlement européen doit intervenir pour arrêter les combats et faire cesser les attaques contre les civils, et proposer un processus de rétablissement de la paix , de décider de la création d’une commission d’enquête sur les violations commises par toutes les parties au conflit au Yémen, et exiger instamment l’arrêt des combats pour faire cesser au plus vite les attaques contre les civils, le personnel médical, et les infrastructures.

J’espère que ce colloque, auquel participent des personnalités, des chercheurs et des scientifiques, puisse apporter sa contribution à mieux connaître l’Europe acteur clé dans la promotion des droits de l’homme au niveau international. La liberté pour tous ne peut être garantie que par le respect de la dignité humaine par tous et la protection des droits fondamentaux.

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