Plus de 100 participants se sont réunis au Forum de Grenelle à Paris, le 19 janvier 2019, pour inaugurer l'Association interreligieuse pour la paix et le développement, un projet de la Fédération pour la paix universelle.
L'événement était parrainé par la FPU France et soutenu par la Fédération des femmes pour la paix mondiale, Jeunes et Etudiants pour la Paix et le Cercle de réflexion des nations. Le thème de l'événement était « Relever les défis de notre temps : Quelle contribution des spiritualités ? ».
Le lancement de l'AIPD à Paris faisait suite à l’inauguration pour l'Europe et le Moyen-Orient qui eut lieu à Vienne, en Autriche, en avril 2018, et aux conférences inaugurales qui suivirent au Conseil œcuménique des Eglises à Genève, en Ukraine, en Israël et en Russie.
Après l'allocution de bienvenue de Dr Katsumi Otsuka, président de la FPU pour l'Europe et le Moyen-Orient, le discours principal fut prononcé par Mgr Jacques Gaillot, évêque catholique de Partenia. Avec l'autorité morale d'un homme voué à la défense des pauvres et des sans-abris, le dignitaire catholique évoqua les problèmes sociaux actuels en France et souligna la nécessité pour les religieux de reconnaître et de protéger la dignité de chaque individu, y compris celle des plus défavorisés et des migrants.
Le président de la FPU France, Jacques Marion, donna ensuite un aperçu des principes de paix enseignés par les fondateurs de la FPU, qui inspirèrent les 40 années de coopération interreligieuse ayant servi de base au lancement mondial de l'AIPD.
Le premier panel sur le thème « Famille, paix et développement humain » était composé de trois intervenants : M. Camel Bechikh, fondateur de l’association « Fils de France » consacrée à la promotion du patriotisme chez les jeunes issus de l’immigration ; Mme Khadija Ait Hammou, psychologue ; et Mme Hanna Lotterie, coordinatrice du projet « Famille et société » de FPU France.
M. Bechikh et Mme Ait Hammou abordèrent le contexte historique et idéologique du déclin des valeurs familiales en France, ses conséquences sur les mentalités et la fragilité des liens familiaux qui en découle. Mme Lotterie donna un aperçu de la vision de la FPU sur l'éthique familiale comme base de la société et insista sur son utilité pour traiter des problèmes sociaux dans la France actuelle.
Le deuxième panel sur le thème « Responsables religieux et dirigeants politiques : quelles formes de coopération pour une paix durable ? » était modéré par Mme Ye Bonne Maldonado, représentant la Fédération des femmes pour la paix. Il réunissait 5 intervenants.
M. Khalil Merroun, recteur de la mosquée d'Evry, la plus grande mosquée de France, partagea ses perspectives sur la communauté islamique, sur les défis qu'elle traverse et sur son intégration dans notre pays.
M. Michel Thao Chan, président bouddhiste du « Cercle de réflexion des nations », co-parrain de l'événement, exposa sa vision sur l’harmonie entre le religieux et le politique et le changement de paradigme qu’elle implique en accordant leur place aux valeurs spirituelles et en reconnaissant leur permanence dans la société.
Mlle Lucie Neumann, responsable du projet Interfaith Tour dans l’association « interconvictionnelle » des jeunes Coexister, présenta les tours du monde organisés et accomplis par des jeunes de différentes traditions à la rencontre de dirigeants et de communautés de diverses religions.
M. Jean-François Moulinet, président du chapitre français de la Fédération des familles pour la paix, fit un exposé sur World Scripture, une anthologie de textes sacrés - initiée par les fondateurs de la FPU en 1985 et publiée en 1991 - auxquels d'éminents érudits et chefs religieux de toutes les religions ont participé.
Maître Dominique Kounkou, avocat et sociologue des religions, parla enfin de la loi de 1905 réglementant la séparation des églises et de l'État en France, que le gouvernement envisage de réviser afin d'adapter la législation à la situation actuelle de la communauté islamique dans le pays.
L'événement se termina par une belle et solennelle cérémonie de paix. Au son d’une musique sacrée en arrière-plan, des prières de différentes confessions furent lues, puis 14 participants, hommes et femmes de diverses traditions spirituelles, furent appelés sur scène. 7 d'entre eux allumèrent 7 bougies à partir d'une bougie centrale, symbolisant l'origine commune de la vérité et de l'amour enseignés par les spiritualités. Les 7 autres versèrent chacun de l'eau dans un grand récipient, symbolisant la fusion ultime de tous les courants religieux à l’instar des rivières se rejoignant dans l’océan.
Après un moment de silence et de méditation, la résolution de l'AIPD fut lue et approuvée par les participants, mettant ainsi fin à l'événement. Chaque participant avait ensuite le loisir de signer la résolution exposée dans la salle.
Au cours de la discussion, un éminent participant, Monseigneur Nicolas, évêque orthodoxe basé à Paris, commenta son expérience dans les milieux interreligieux en soulignant la nécessité d'une communication du cœur et d'une attitude d'écoute pour transcender les barrières religieuses. Les participants résonnèrent avec lui et plusieurs déclarèrent que l'événement inaugural de l'AIPD venait de répondre à cette exigence.